La dernière mission américaine en Haïti dans le but de résoudre la crise n’a pas donné les résultats escomptés. La secrétaire d’Etat adjointe aux opérations de conflit et de stabilisation Anne Witkowsky s’était notamment entretenue avec Ariel Henry mais aussi avec des membres de la société civile. A en croire ces derniers, il n’y a eu aucun progrès ce qui est aussi l’avis de certains observateurs locaux qui considèrent que les lignes politiques n’ont pas bougé en dépit de la visite de la diplomate américaine.
Après avoir participé au Belize au sommet de la Caricom, le Premier ministre intérimaire se rend désormais au Chili pour l’investiture du nouveau Président. Un changement de stratégie pour un homme qui ne dispose d’aucune légitimité et qui essaie de convaincre la Communauté internationale de continuer à le soutenir à la Primature. Un hiatus de plus en plus remarqué mais qui incite aussi plusieurs dirigeants européens à se demander à quel jeu la classe politique locale est en train de jouer.
Dans l’immédiat, les Américains vont se borner à lutter contre la criminalité transnationale par le biais de l’ouverture d’un bureau permanent en Haïti. Ce poste permanent est censé lutter plus efficacement contre le crime organisé même s’il va aussi se traduire par un renforcement de l’influence américaine sans que l’administration Biden ne donne le sentiment de rechercher véritablement les assassinsde Jovenel Moïse.