Le Premier ministre intérimaire Ariel Henry toujours en poste alors qu’il aurait dû quitter le pouvoir le 7 février du fait de son incapacité à organiser l’élection présidentielle dans les délais constitutionnels voit les soupçons qui pèsent sur sa participation à l’assassinat de Jovenel Moïse s’amplifier. Il a beau fustiger « un tapage orchestré autour des conversations téléphoniques qu’il a eues la nuit de l’assassinat avec son ami Joseph Badio », l’un des principaux protagonistes de la mort de Jovenel Moïse, plus personne ne comprend comment la Communauté internationale peut contribuer à son maintien en fonction.
Dernier élément en date révélé par la chaîne américaine CNN, un document audio où l’on entend un homme identifié comme le juge en charge de l’instruction du dossier avant d’en être écarté sous des accusations douteuses parler des relations d’Ariel Henry « avec le moteur, l’initateur de l’assassinat qui est son ami et qui a planifié avec lui le jour de l’assassinat ».
De son côté, le reste du Sénat appelle le Tribunal administratif à reconsidérer le statut du Premier ministre qui, aux yeux des sénateurs, a pris fin le 7 février. Dans une correspondance adressée à la Cour supérieure des Comptes et du Contentieux administratif, le Bureau du Sénat demande à la fois la remise en cause du statut d’Ariel Henry et un contrôle plus étroit des deniers de l’Etat. Ainsi, le conflit qui oppose les politiciens haïtiens entre eux ne cesse de s’étendre sans pour autant apporter la moindre solution à la crise traversée par le pays.