L’ex-Président Jean-Bertrand Aristide vient d’effectuer la cérémonie de remise des diplômes de l’Unifa, l’Université qu’il dirige. Son discours a été placé sous le thème de « Neurosciences de la conscience ». L’ancien Président, utilisant comme souvent des paraboles, s’est également fait le chantre de la bonne gouvernance, oubliant sans doute les scandales qui avaient jonché son exercice du pouvoir.
Ainsi, avait-il été accusé d’être le véritable parrain du trafic de drogue en Haïti en particulier de la cocaïne sud-américaine. Un trafiquant condamné au printemps 2004 aux Etats-Unis après avoir admis qu’il avait distribué plus de 40 tonnes de cocaïne aux Etats-Unis avait notamment déclaré : « Le patron, c’était Aristide. Je l’ai payé pendant des années. Il fallait le payer, sinon on mourait. Il m’a trahi comme Juda a trahi Jésus ».
L’ex-Président a également été accusé de réclamer beaucoup d’argent pour financer le carnaval tout en prenant 30% sur les sommes en cause. Mais, en 2003, il voulait 80% sur une grosse cargaison de plus de 700 kg de drogue. Les négociations ont mal tourné et l’un des proches de l’ancien Président a tué le jeune frère du trafiquant.
En Haïti, deux rapports de l’été 2005 avaient révélé le système de corruption mis en place par M. Aristide, preuves à l’appui. A l’époque, l’ancien chef de l’Etat exilé en Afrique du Sud était accusé d’avoir opéré des détournements de fonds sur au moins 55 millions de dollars notamment 19 millions auprès de la Banque centrale sans justificatif pour des sociétés offshore.