Martine Moïse a adressé un message à la population haïtienne 8 mois après le drame, « un assassinat odieux qui me lacère et dont je n’arrive toujours pas à cerner le sens. Seuls les commanditaires et les exécuteurs en détiennent le mobile. C’est pour cela qu’ils doivent tous être retrouvés. Nous le devons à la Nation. ».
Un sentiment partagé par l’ancien Procureur général limogé par l’actuel Premier ministre de facto Ariel Henry. Claude Bedford écrit dans un communiqué : « 8 mois se sont écoulés depuis l’assassinat du Président Jovenel Moïse. Quel est le bilan ? Une enquête mourante, des assassins qui courent les rues, une justice sous coupe réglée. Bref, rien d’étonnant puisque le chef du gouvernement lui même est l’un des suspects. ». Jour après jour, ceux qui avaient mis un certain espoir dans la capacité de la justice américaine à corriger les défaillances de la justice haïtienne doivent déchanter puisque, aux Etats-Unis, les enquêtes entreprises sont au point mort.
Dans le même temps, l’insécurité est toujours aussi grandissante dans la banlieue de Port-au-Prince en particulier à Carrefour alors que l’ambassade des Etats-Unis interdit à son personnel les déplacements non essentiels du fait du climat qui règne dans le quartier où elle est située.
Enfin, la Banque de développement des Caraïbes accorde 45 millions de dollars pour Haïti sur la période 2022-2026 « pour permettre au gouvernement d’agir rapidement et efficacement sur les problèmes pressants du pays ». Une goutte d’eau qui ne devrait pas changer grand-chose à la situation.