L’assassinat du Président Jovenel Moïse, survenu le 7 juillet 2021, est souvent lié à plusieurs facteurs politiques, sociaux et économiques complexes. L’un des éléments clés qui pourrait avoir contribué à sa mort est sa lutte contre la corruption, un domaine dans lequel il a pris des mesures fermes et parfois controversées.
L’un des événements marquants qui souligne cette dimension de son mandat a été la révélation d’un scandale de détournement de fonds dans la construction d’infrastructures, notamment la route reliant Port-de-Paix et Jean Rabel. Selon le Président, un groupe de 24 hommes d’affaires aurait omis de verser au Trésor public 19 millions de dollars provenant des taxes de débarquement des bateaux, une somme colossale. Moïse avait fixé un ultimatum, le 27 février, pour que les responsables remboursent cette somme, sous peine de sanctions sévères.
Cette démarche a exacerbé les tensions avec certains secteurs de l’élite haïtienne, notamment ceux impliqués dans des pratiques de corruption, mais aussi avec des individus exerçant une forme de pouvoir parallèle. Dans le même discours, Moïse a dénoncé des actes de sabotage, en particulier dans les Gonaïves, où certains acteurs cherchaient à nuire aux projets de développement, comme la construction du port de Raboteau ou d’une centrale électrique.
Le Président a également souligné que la lutte contre la corruption devait commencer au niveau de la base, et que c’était le courage et l’engagement des citoyens qui seraient nécessaires pour contrer les forces de corruption qui régnaient souvent par la terreur physique ou intellectuelle.
La volonté de Jovenel Moïse de réformer et de mettre fin à la corruption a pu en faire une cible pour ceux dont les intérêts étaient menacés, d’autant plus que la corruption était profondément enracinée dans les rouages de l’État haïtien et parmi certaines élites économiques. Cela a potentiellement créé un environnement dangereux et instable, culminant dans son assassinat.