Où est passée la force des multinationales censées soutenir Haïti ? Que devient la présence des 16 000 policiers qui devaient garantir la sécurité ? Où en est l’armée haïtienne, les Forces Armées d’Haïti (FADH) ? Haïti semble s’effondrer un peu plus chaque jour, tombant dans un chaos où chaque jour qui passe semble accélérer la dégradation de la situation.
Le pays semble se désintégrer, perdu dans un territoire de plus en plus incontrôlable. Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), censé être un pilier pour la reconstruction du pays, n’a malheureusement pas su s’imposer. Le mouvement Lavalas, une figure politique autrefois puissante, a montré qu’il n’est plus à la hauteur des enjeux actuels. Le président Leslie Voltaire, au lieu de proposer des solutions, semble multiplier les voyages sans réel objectif, épuisant les ressources du pays sans en récolter les fruits. Ce climat d’incertitude met en lumière l’incapacité des dirigeants de la classe politique traditionnelle à proposer une alternative crédible pour sortir le pays du gouffre.
Le chaos sur le terrain : une vie quotidienne marquée par la peur
À Kenskóf, la situation est particulièrement dramatique. Les habitants de certaines zones, comme “Kafoubet”, “Bolosse” et “Belot”, vivent une véritable expérience de terreur. L’insécurité est telle que de nombreuses familles, y compris des personnes âgées, des bébés, des femmes et des hommes, sont contraintes de fuir. Ces populations, souvent démunies, n’ont d’autre choix que de marcher sur plusieurs kilomètres, parfois plus de 15 km², pour tenter de trouver refuge à la ville de Kenskóf. Beaucoup d’entre eux ne savent même pas où ils vont, mais l’espoir de trouver un peu de sécurité les pousse à avancer.
Les zones contrôlées par les gangs : une expansion de la violence
Certaines zones, comme Kafoubet, Bawet ou Berli, sont complètement sous le contrôle des bandes armées. Cependant, certaines localités, comme le Peloton BonGars, semblent encore échapper à cette domination. Néanmoins, la situation est précaire. Les habitants de ces endroits ont, pour la plupart, déserté leurs maisons, fuyant vers des zones plus sûres, mais ces refuges ne sont que temporaires. Les policiers, eux, ne semblent pas être en mesure de maintenir l’ordre, laissant ainsi les gangs agir en toute liberté.
Les gangs, organisés en coalitions criminelles, dévastent tout sur leur passage. Ils brûlent des maisons, volent les animaux domestiques et tuent même le bétail des paysans, ajoutant une misère supplémentaire à la détresse des populations. L’impunité règne et la violence semble sans fin. Les conséquences de cette situation sont dramatiques : jusqu’à 70 % du territoire de Kenskóf est désormais perdu, dominé par les criminels qui imposent leur loi sans aucune entrave.
Une nation au bord du gouffre
Il est désormais évident que les efforts pour stabiliser Haïti sont insuffisants et que les forces extérieures, les autorités locales et les dirigeants politiques n’ont pas été à la hauteur de la situation. Le pays continue de s’enfoncer dans un abîme de violence et de désespoir, tandis que ses habitants tentent, tant bien que mal, de survivre dans un contexte où l’espoir semble se réduire chaque jour davantage.
Les Haïtiens méritent mieux. Ils ont besoin de dirigeants capables de relever le défi d’une nation en crise, de politiques qui répondent véritablement aux besoins du peuple et d’une solidarité internationale réelle. Faute de cela, la situation risque de se dégrader encore davantage, plongeant Haïti dans une spirale sans fin.
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