Plusieurs dizaines d’avocats ont protesté devant la résidence du Premier ministre intérimaire Ariel Henry contre l’insécurité, les assassinats et les kidnappings qui, selon leurs propres termes
les affligent : « En février, nous avons eu 7 enlèvements dans nos rangs et 1 avocat a été abattu. Rappelons qu’en janvier 2022 un autre avocat avait été tué par balle au volant de son véhicule », a notamment affirmé Marie Suzy Legros, le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Port-au-Prince.
L’insécurité qui règne dans la zone du Palais de justice sert de base à l’une de leurs principales revendications. Peu davocats osent même aller au tribunal situé près d’un bidonville contrôlé par les gangs les plus puissants du pays. Par ailleurs, plusieurs juges voient leur vie et celle de leur famille menacée mais ne disposent pourtant pas de protrection pour mener à bien l’instruction des dossiers dont ils ont la charge au point que certains d’entre eux ont préféré fuir à l’étranger.
Parallèlement, la polémique se poursuit entre Pierre Espérance, responsable de l’une des principales organisations de défense des Droits de l’Homme, qui dénonce les accusations portées à son égard par certains oligarques qui le présentent comme l’un des parrains du crime dans le pays et ses détracteurs. M. Espérance se dit victime d’un complot qui vise à le discréditer mais aussi à justifier son assassinat. Il accuse l’ancien Président Michel Martelly d’être à l’origine de ce complot et d’avoir réclamé sa tête.