Ce Jeudi, les présidents américain Joe Biden et chinois Xi Jinping arrivent à Lima pour assister à un sommet des pays de l’Asie-Pacifique, dans un contexte tendu par la possibilité de nouvelles guerres commerciales sous la présidence de Donald Trump.
Le sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (Apec), qui a débuté jeudi avec une réunion ministérielle à huis clos, a été précédé d’un sommet des chefs d’État vendredi et samedi.
Les deux présidents se rencontreront pour la troisième fois, avant de se rendre au G20 au Brésil en début de semaine prochaine.
En janvier, le démocrate Joe Biden, âgé de 81 ans, succédera au républicain Donald Trump, qui a remporté le scrutin du 5 novembre et qui a déjà recruté des soutiens d’une ligne dure envers Pékin.
Selon une haute responsable américaine, le président sortant “tirera parti de l’occasion pour faire le bilan des mesures prises pour gérer la concurrence de manière responsable”.
Malgré des divergences profondes, les deux grandes puissances ont “accompli des avancées dans des domaines d’intérêt commun”, a-t-elle affirmé, en mentionnant l’amélioration des communications militaires et la lutte contre le trafic de drogues injectées.
Le mandat de Joe Biden a été caractérisé par des tensions intenses avec Pékin, tout en maintenant, malgré les difficultés, le dialogue entre les deux pays.
Cependant, la situation pourrait se détériorer sous son successeur.
Donald Trump a fait la promesse de soutenir l’industrie américaine pendant sa campagne, en menant à imposer des droits de douane de 10 à 20% sur tous les produits importés et jusqu’à 60% sur ceux de Chine.
Le pays asiatique, qui occupe la deuxième place dans l’économie mondiale, fait face à une crise immobilière et à une consommation épuisée qui pourraient s’aggraver avec le retour du magnat républicain à la Maison Blanche.
Selon Victor Cha, président du département de géopolitique et de politique étrangère du Center for Strategic and International Studies (CSIS) basé à Washington, les dirigeants de l’Apec et du G20 se concentreront exclusivement sur le seul dirigeant mondial qui n’est pas présent, Donald Trump.
Il a ajouté lors d’une conférence de presse cette semaine à Washington que les discussions portent sur les attentes à la future administration Trump en matière de commerce, d’alliances et d’autres questions.
Jeudi, Antony Blinken, secrétaire d’État américain, assiste à la réunion ministérielle avec la représentante américaine pour le Commerce Katherine Tai. Le but est de souligner l’engagement des États-Unis à soutenir la croissance dans la région Asie-Pacifique, en opposition à la concurrence de la Chine.
Parallèlement, Xi Jinping célébrera jeudi en compagnie de la présidente péruvienne Dina Boluarte l’inauguration du nouveau mégaport de Chancay, situé au nord de Lima.
Le terminal, qui sera équipé de 15 quais à terme, est financé par la Chine à hauteur de 3,5 milliards de dollars (3,3 milliards d’euros), témoignant de l’influence grandissante de Pékin en Amérique latine, autrefois considérée comme le domaine des États-Unis.
Le président Xi a exprimé son soutien envers le Pérou pour “encourager un véritable multilatéralisme, un monde multipolaire égalitaire et ordonné, ainsi qu’une mondialisation économique universellement bénéfique et inclusive”, dans un article publié jeudi par le journal officiel péruvien El Peruano.
Depuis 1989, l’APEC rassemble 21 pays qui représentent 60 % du PIB mondial et a pour objectif de favoriser la croissance économique, la coopération et les investissements dans la région du Pacifique.
Le Japon, la Corée du Sud, l’Indonésie, le Chili, le Canada, l’Australie, le Mexique et la Russie sont également membres.
Vendredi, M. Biden aura une réunion tripartite avec le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba et le président sud-coréen Yoon Suk Yeol, deux des principaux alliés asiatiques de l’administration.
Il y aura également l’absence de la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum et du président russe Vladimir Poutine.