Le système judiciaire haïtien fonctionne de plus en plus mal. Après les juges qui refusent d’instruire les affaires les plus importantes en raison des pressions qui pèsent sur eux et sur leur famille, après
la manifestation des avocats qui se plaignent de l’insécurité aux abords du palais de justice de Port-au-Prince et de l’enlèvement ou de l’assassinat de certains d’entre eux par des gangs, c’est au tour des greffiers de se mettre en grève afin de protester contre le manque de moyens et contre la déliquescence du système.
Dans le même temps, ses adversaires n’ont pas répondu à la contre attaque de Pierre Espérance, le responsable du Rnddh accusé par certains d’entre eux d’être l’un des parrains du crime dans le pays. M. Espérance ne cesse d’affirmer que le rapport de la Direction centrale de la Police judiciaire sur l’assassinat de Jovenel Moïse ne contient que 20% des informations mises à la disposition de l’institution. A ses yeux, le rapport final étant bloqué par des membres du pouvoir en place dont le Premier ministre intérimaire Ariel Henry et par l’ancien Président Michel Martelly qui aurait exigé sa tête et qui serait lui aussi mouillé dans les préparatifs de l’assassinat de l’ancien Président. Plusieurs agents de la DCPJ qui travaillaient sur ce dossier ont d’ailleurs quitté le pays ces derniers temps en raison des persécutions qu’ils subissaient. Au total, ce sont une trentaine d’enquêteurs de la police judiciaire qui auraient fui au cours des derniers mois.