Corruption et diffamation en Haïti exposées

Affaire Anderson Mackenson Guillaume : corruption et diffamation en Haïti exposées

info 21 Fév 2025 Corruption, Justice Commentaires fermés sur Affaire Anderson Mackenson Guillaume : corruption et diffamation en Haïti exposées 69 vues

L’affaire opposant Anderson Mackenson Guillaume (Haiti24) à Jean Jul Desauguste et Rouseline Guillaume met en lumière deux problématiques majeures en Haïti :

  1. Les pratiques préoccupantes en matière de gestion des biens publics, illustrées par le refus de certains fonctionnaires de restituer les ressources de l’État après leur départ.
  2. L’usage récurrent des accusations diffamatoires comme stratégie de défense, un phénomène courant dans les affaires impliquant des personnalités publiques haïtiennes.

Une gestion douteuse des biens publics

Selon Haiti24, Rouseline Guillaume et Jean Jul Desauguste sont accusés d’avoir conservé des véhicules et équipements appartenant à l’État après leur passage à la Primature.

  • Rouseline Guillaume, ex-directrice de la communication, aurait refusé de restituer un Toyota Hilux noir (SE 00185) ainsi que des équipements électroniques et informatiques d’une valeur de 1 156 072,50 gourdes. De plus, elle n’aurait pas transmis les accès aux comptes officiels des réseaux sociaux et du site web de la Primature, compliquant ainsi la transition administrative.
  • Jean Jul Desauguste, ancien porte-parole, aurait conservé un Toyota Land Cruiser gris (IT 04168) sans autorisation.

Ce phénomène illustre un problème récurrent en Haïti : l’absence de mécanismes efficaces pour assurer la récupération des ressources de l’État après le départ des fonctionnaires. Cette pratique contribue à l’affaiblissement des institutions publiques et nourrit la méfiance de la population envers ses dirigeants.

Diffamation : une arme de défense courante en Haïti

Face à ces accusations, Jean Jul Desauguste et Rouseline Guillaume ont adopté une stratégie bien connue en Haïti : riposter en lançant des accusations de diffamation contre Anderson Mackenson Guillaume, directeur d’Haiti24.

  • Ils ont affirmé que Guillaume serait impliqué dans des activités criminelles, notamment le trafic de drogue et des enlèvements.
  • Ces accusations ont été relayées par Le Politique, dans un article titré “Anderson Mackenson Guillaume : faussaire et imposteur à la Primature”, sans preuves tangibles.
  • En réaction, la rédaction d’Haiti24 a dénoncé ces attaques comme étant une tentative de diversion pour éviter de répondre aux accusations initiales.

En Haïti, l’usage de la diffamation comme contre-attaque est une pratique courante, souvent utilisée pour ternir l’image d’un adversaire et détourner l’attention de la véritable controverse. Cette tactique empêche souvent la justice d’établir la vérité et fragilise davantage les institutions.

Une riposte judiciaire pour rétablir l’honneur

Ne se laissant pas intimider, Anderson Mackenson Guillaume a contre-attaqué en déposant une plainte pour diffamation contre Jean Jul Desauguste.

  • Le 5 février 2025, une sommation a été envoyée par ses avocats, Me Joseph Briel Latice et Me Thervil Pierrin, exigeant une rétractation publique sous 24 heures, accompagnée d’excuses officielles publiées dans Le Politique.
  • En l’absence de réponse, des poursuites judiciaires supplémentaires ont été envisagées.

À mesure que l’enquête progresse, il reste à voir si la justice tranchera en faveur de la transparence et de la reddition des comptes ou si cette affaire s’enlisera dans des batailles judiciaires sans fin.

Un dossier révélateur des failles du système haïtien

Cette affaire met en évidence deux tendances inquiétantes en Haïti :

  1. La mauvaise gestion des biens publics, avec des fonctionnaires qui s’approprient les ressources de l’État sans crainte de sanctions.
  2. La diffamation comme outil de défense, empêchant des enquêtes sérieuses et transformant souvent les conflits en simples querelles médiatiques.

Sans une réforme institutionnelle forte et des mécanismes de contrôle plus stricts, ces pratiques risquent de se perpétuer et de fragiliser davantage la gouvernance en Haïti.

Sources :