La polémique enclenchée dans les milieux politiques se poursuit de plus belle avec la contre-attaque de Pierre Espérance, le responsable du Rnddh accusé par certains d’être l’un des parrains du crime dans le pays. M. Espérance affirme que le rapport de la Direction centrale de la Police judiciaire sur l’assassinat de Jovenel Moïse ne contient que 20% des informations mises à la disposition de l’institution.
A ses yeux, le rapport final est bloqué par des membres du pouvoir en place dont le Premier ministre intérimaire Ariel Henry et par l’ancien Président Michel Martelly qui aurait exigé sa tête et qui serait lui aussi mouillé dans les préparatifs de l’assassinat de l’ancien Président. Plusieurs agents de la DCPJ qui travaillaient sur ce dossier ont quitté le pays ces derniers temps en raison des persécutions qu’ils subissaient. Au total, ce sont une trentaine d’enquêteurs de la police judiciaire qui auraient fui au cours des derniers mois.
De son côté, le chargé d’affaires américain Kenneth Merten annonce la fin de sa mission à Port-au-Prince. Il ne se montre pas tendre pour la classe politique locale : « le peuple haïtien mérite des acteurs politiques responsables ». Le diplomate défend son pays jugeant qu’il n’est pas responsable car il n’a pas à s’immiscer dans les affaires intérieures haïtiennes, ce qui semble discutable au regard des événements de ces derniers mois. M. Merten conclut donc que sans négociation véritable au sein du monde politique, Haïti ne sortira pas de l’ornière.