Le Réseau haïtien des journalistes anti-corruption (RHAJAC) hausse le ton. Dans une note publiée ce jeudi 22 mai , l’organisation tire la sonnette d’alarme face à ce qu’elle qualifie de « tentative illégale et dangereuse » de révision de la Constitution par le Conseil présidentiel de transition (CPT) et le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé. Pour le RHAJAC, cette démarche constitue une atteinte directe à la souveraineté nationale et un acte qualifié de haute trahison.
Un cadre légal formellement violé, selon le RHAJAC
Au cœur de la critique, une disposition précise de la Constitution haïtienne : l’article 284.3, introduit lors de l’amendement de 1987, qui interdit explicitement toute modification de la Loi fondamentale par voie de référendum. Pour le RHAJAC, le projet de réforme constitutionnelle actuellement évoqué en coulisses ne s’appuie sur aucun fondement légal et menace l’équilibre démocratique déjà fragilisé du pays.
« Non seulement les membres du CPT et le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé n’ont aucune légitimité populaire, mais plusieurs d’entre eux sont soupçonnés d’actes graves, allant de la corruption aux assassinats politiques », dénonce Djovany Michel, secrétaire général de l’organisation.
Une accusation de haute trahison
Le ton est ferme, et l’accusation, lourde de conséquences. Le RHAJAC ne se contente pas d’un simple désaccord politique : il qualifie cette initiative de crime contre la Nation. Pour l’organisation, modifier la Constitution en période d’instabilité et sans consultation démocratique équivaut à trahir les principes fondamentaux de l’État haïtien.
« Les crimes contre la Nation sont parmi les plus graves prévus dans notre droit pénal. Ils mettent en péril la sécurité du pays, compromettent la paix publique et sont passibles de la prison à perpétuité », rappelle la note.
Un contexte de violence et d’impunité
Cette déclaration survient dans un contexte explosif, marqué par une recrudescence des violences armées, une crise institutionnelle persistante et une population désabusée. Le silence observé par les autorités de transition face aux exactions des groupes armés est interprété par le RHAJAC comme une manœuvre : « Une stratégie de séquestration de la population visant à imposer, sous couvert du chaos, une révision constitutionnelle illégitime et à livrer les ressources du pays », peut-on lire.
Une société civile en état d’alerte
Le RHAJAC, composé de journalistes engagés dans la lutte contre la corruption, appelle la société civile haïtienne et la communauté internationale à ne pas rester passives face à ce qu’il considère comme une dérive autoritaire. L’organisation exige une réaction rapide des institutions garantes de l’État de droit et des principes démocratiques.
La note se termine sur un appel à la mobilisation et à la vigilance. Le RHAJAC entend documenter et dénoncer toutes les actions jugées anticonstitutionnelles, et réaffirme son rôle de veille citoyenne dans un pays où les repères institutionnels sont de plus en plus fragiles.
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