Aristide, figure controversée de la politique haïtienne, a laissé une empreinte indélébile sur l’histoire de son pays. Mais que reste-t-il de cet homme qui, autrefois, incarnait l’espoir d’un peuple ? Sa folie, ou plutôt son imprévoyance, semble avoir rongé tous les secteurs vitaux d’Haïti, plongeant le pays dans un tourbillon de chaos et de dégradation. Que s’est-il passé pour qu’Haïti en soit réduit à cet état ? Pourquoi continue-t-il de bénéficier d’un soutien financier de l’État, malgré l’incapacité manifeste de ses politiques à améliorer la situation ? Les questions demeurent, sans réponse claire.
Minoterie d’Haïti, Acierie d’Haïti, Armée d’Haïti, Service d’hygiène, Sepren, Teleco d’Haïti, Ciment d’Haïti… où sont passés ces symboles de la puissance et de l’indépendance économique du pays ? Ces institutions, jadis porteuses d’espoir pour l’avenir, ont été démantelées ou ont perdu leur utilité sous la gestion désastreuse de certains dirigeants. Aristide, ou du moins les décisions prises sous son régime, ont contribué à l’effondrement de ces structures essentielles. Un pays qui jadis comptait sur ses ressources pour se développer est désormais à la merci des aléas extérieurs, dévasté par des choix politiques erronés et des compromissions internes.
Quel est le bilan de cet homme aujourd’hui ? Peut-il réellement revendiquer une quelconque gloire pour avoir agi dans l’intérêt de son peuple ? Ou, au contraire, l’histoire le jugera-t-elle comme un homme conscient de ses erreurs, mais trop tard pour inverser le cours des choses ? À bien des égards, Aristide a échoué à bâtir une nation forte. Ses discours, pourtant pleins de promesses et de ferveur, n’ont pas été suivis d’actions concrètes pour améliorer les conditions de vie des Haïtiens. Au lieu de cela, il a été le spectateur passif de la dégradation progressive du pays.
Le soutien financier de l’État, qui continue de lui être accordé, demeure incompréhensible pour beaucoup. Pourquoi Aristide bénéficie-t-il d’une telle mansuétude alors que ses actions ont plongé Haïti dans une crise profonde et persistante ? L’indignation est palpable parmi ceux qui, au quotidien, luttent pour survivre dans un pays devenu presque ingouvernable. Pourtant, une grande partie de la population semble aveuglée par une admiration aveugle, scandant encore des slogans comme : « Viv Aristide, men bouda m, vin banm baton ». Un contraste frappant avec la réalité du terrain, où la misère et l’instabilité règnent en maîtres.
Qu’en est-il de la responsabilité collective ? Les Haïtiens ont-ils oublié les leçons du passé ? Les « macaques de la République », comme certains aiment les appeler, continuent de clamer leur soutien sans se rendre compte des conséquences dramatiques de leur fidélité aveugle. Cette situation montre à quel point le pays est fragile, et combien il est difficile de sortir du cycle des échecs.
En fin de compte, la question demeure : Aristide, homme de pouvoir, mais aussi homme de contradictions, peut-il réellement s’enorgueillir d’avoir fait quelque chose pour Haïti ? Les réponses ne se trouvent pas dans les discours, mais dans les actions passées et dans l’état actuel du pays. Et le rémord, si jamais il existe, est peut-être la seule chose qui pourrait réveiller une conscience endormie, avant qu’il ne soit trop tard.