Alors que la crise haïtienne continue de s’approfondir dans un climat de violence, de précarité extrême et d’absence totale d’institutions légitimes, une information suscite une onde de choc au sein de l’opinion publique : selon des sources proches du dossier, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) aurait soumis à la CARICOM une demande formelle de prolongation de son mandat jusqu’au 7 février 2028, soit deux années supplémentaires au pouvoir.
Une telle initiative est perçue par de nombreux acteurs politiques, membres de la société civile et citoyens engagés comme une provocation — voire un crime politique — contre un peuple déjà à bout de souffle.
Une transition qui s’éternise : de l’exception à la norme
Créé dans un contexte d’urgence pour assurer une sortie de crise institutionnelle et sécuritaire, le CPT était censé incarner une réponse transitoire, limitée dans le temps, à l’effondrement de l’État. Or, à peine installé, ce mécanisme censé restaurer la stabilité semble s’enliser dans les mêmes travers que les régimes précédents : absence de résultats concrets, opacité dans les décisions, et surtout une forme de confort inquiétant face à la misère du peuple.
Aujourd’hui, la rumeur d’une demande de prolongation officielle de deux ans remet en question la nature même de cette transition. Pour de nombreux observateurs, cette requête marque un tournant : de la transition temporaire, on glisse vers une confiscation du pouvoir sans légitimité populaire ni échéance claire.
Un peuple épuisé, trahi et abandonné
La population haïtienne ne cache pas sa colère. L’idée d’attendre jusqu’en 2028 pour espérer une issue politique stable semble inacceptable pour une grande majorité des citoyens. Entre l’insécurité galopante, les violences armées, le chômage de masse, la faim et l’exode massif, le pays vit une descente aux enfers quotidienne. Dans ce contexte, comment justifier que ceux qui ont été chargés de restaurer un minimum d’ordre public soient aussi absents sur tous les fronts ?
« Ce n’est pas une transition, c’est une occupation silencieuse », lâche un militant de la société civile, sous couvert d’anonymat. « Le CPT est en train de s’installer dans le confort du chaos. Pendant que le peuple souffre, eux préparent leur prolongation. »
Une légitimité contestée et des accusations graves
De plus en plus de voix dénoncent un groupe « d’imposteurs, de profiteurs et de manipulateurs », incapables de proposer la moindre réforme structurelle ou de désarmer les bandes armées qui contrôlent une grande partie du territoire. Pire encore, certaines sources avancent des soupçons de corruption, de détournements, et de négociations obscures entre certains membres du CPT et des groupes d’intérêts peu soucieux du bien commun.
L’extension du mandat ne serait donc pas motivée par une volonté de consolider la démocratie ou de préparer des élections transparentes, mais bien par un désir de préserver des privilèges politiques et économiques, au détriment du pays tout entier.
La CARICOM dans une position délicate
La Communauté caribéenne (CARICOM), garante du processus de transition, est désormais placée devant ses responsabilités. Valider une prolongation de deux ans reviendrait, selon certains observateurs, à « cautionner un suicide collectif orchestré », en imposant à Haïti une gouvernance sans cap, sans résultat et sans légitimité populaire.
Ce soutien inconditionnel risquerait non seulement de ternir l’image de la CARICOM, mais également de discréditer les efforts régionaux de médiation et de solidarité. Il s’agirait, ni plus ni moins, d’une approbation tacite d’un système que beaucoup qualifient de « cambrioleurs nationaux en cravate ».
Vers une explosion sociale ?
Face à cette perspective, la tension monte. Plusieurs organisations citoyennes appellent déjà à la mobilisation. L’idée même d’une prolongation du CPT jusqu’en 2028 pourrait devenir le détonateur d’une nouvelle crise majeure. Car pour beaucoup d’Haïtiens, il n’est tout simplement plus question d’attendre. Ni deux ans, ni même jusqu’au 7 février 2026.
La question n’est plus de savoir si le CPT doit rester au pouvoir, mais pourquoi il y est encore. Le peuple haïtien mérite mieux qu’une transition sans fin, orchestrée par des acteurs qui n’ont montré ni vision, ni courage, ni résultats. L’histoire jugera sévèrement ceux qui auront détourné l’espoir de reconstruction pour leur propre survie politique.