Haïti, un pays marqué par une histoire tumultueuse, est aujourd’hui en proie à une crise institutionnelle profonde, mettant en lumière des structures politiques qui peinent à se réinventer face à des enjeux multiples. Parmi les institutions récentes qui cristallisent les critiques et les interrogations, se trouve le Conseil Présidentiel de la Transition (CPT). Cette entité, censée servir de passerelle vers la reconstruction d’un État stable et fonctionnel, est-elle un véritable espoir pour la population haïtienne, ou n’est-elle qu’une illusion de plus, un “zombi” politique, incapable de faire face aux défis qui se dressent devant elle ? Certains la qualifient de “conseil des transgressions de la loi”, un groupe qui semble plus s’illustrer par son incapacité à respecter la Constitution et les principes fondamentaux de l’État de droit que par une volonté réelle de rétablir l’ordre.
Le Conseil Présidentiel de la Transition : Un espoir ou une illusion ?
Le CPT a été constitué dans un contexte de crise politique et d’instabilité, après l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021. L’objectif affiché de cette structure est de conduire le pays vers des élections libres et transparentes, mais aussi de rétablir une forme de gouvernance après l’implosion des institutions. Toutefois, plusieurs questions se posent : ce conseil est-il réellement à la hauteur de la tâche qui lui est assignée, ou représente-t-il une énième tentative avortée de maintenir un statu quo qui n’a que trop duré ?
Le terme “zombi” est utilisé par certains pour qualifier ce conseil, suggérant qu’il est une structure sans âme ni véritable pouvoir, incapable de ressusciter les institutions publiques mortes ou corrompues, et qui végète dans un espace de transition sans avenir clair. D’autres encore soulignent que sa composition et ses actions semblent plus marquées par la survie politique de ses membres que par un véritable souci de servir l’intérêt général du pays.
Le CPT : Un Conseil des transgressions de la loi ?
Le cadre juridique de la République d’Haïti, en particulier la Constitution, est censé régir toutes les actions politiques et institutionnelles. Cependant, dans les faits, plusieurs observateurs et acteurs politiques pointent du doigt les nombreuses violations de la loi et des principes constitutionnels commises par le CPT.
Le fait que ce conseil ait été constitué sans un large consensus populaire et sans la mise en place des mécanismes légaux nécessaires pour sa création constitue une première transgression. De plus, son absence de légitimité constitutionnelle soulève des inquiétudes sur son autorité et sa capacité à guider le pays vers une transition démocratique véritable.
Les promesses de réformes démocratiques semblent en décalage avec la réalité : les exécutions de politiques publiques sont souvent retardées, et le pays continue d’être plongé dans un état de paralysie institutionnelle. De même, la lenteur dans la mise en place d’élections libres et transparentes, qui aurait dû être la priorité du CPT, a renforcé le scepticisme quant à son rôle dans la gestion de la crise.
La dérive des institutions : Un cycle de déceptions et de méfiance populaire
L’inefficacité du CPT n’est que le dernier épisode d’un cycle de déceptions politiques qui dure depuis des décennies. Les haïtiens ont longtemps été témoins de promesses non tenues par des dirigeants successifs, qui ont privilégié leurs intérêts personnels ou partisans au détriment des besoins urgents de la population. Le désenchantement grandissant face aux institutions étatiques explique en grande partie la montée de la méfiance et de l’indifférence populaire envers ce conseil.
Vers un renouveau possible ou une spirale de l’échec ?
Haïti se trouve à un carrefour décisif. Le Conseil Présidentiel de la Transition, tel qu’il existe aujourd’hui, semble être à la fois un miroir des frustrations passées et un obstacle à la concrétisation de tout espoir pour un avenir meilleur. Il incarne à la fois un reflet de la difficulté du pays à se réinventer politiquement et un nouveau défi pour ses citoyens qui, fatigués de promesses non tenues, se demandent s’il est encore possible de rêver à un avenir différent.
Alors, Haïti, quel espoir ? Si le CPT veut effectivement répondre à cette question, il devra prouver qu’il peut dépasser son statut de “zombi” ou de “transgresseur de la loi” pour devenir un véritable instrument de changement, porteur de réformes profondes et réelles, au service du peuple haïtien.